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Réflexions estivales

Plusieurs sujets suscitent la réflexion en cette fin juillet et à l’aube de la trêve estivale du Gouvernement et du Parlement. On en retiendra trois.
Gérald Darmanin doit quitter l’Intérieur.

Depuis la nomination de Gérald Darmanin au Ministère de l’Intérieur, mis en cause pour avoir abusé de son autorité, en obtenant des faveurs sexuelles en échange d’interventions de sa part, des voix se sont élevées, quelques-unes pour le défendre et d’autres, plus nombreuses, pour dénoncer une telle promotion. Si des élus des Hauts-de-France, dont Xavier Bertrand, son actuel Président, l’ont soutenu dans une tribune, d’autres élus de la même région leur ont répliqué, en contestant fermement cette nomination, rejoints par des femmes, élues de gauche.

Rappelons que, accusé de viol, Gérald Darmanin ne conteste pas avoir eu des relations sexuelles avec les plaignantes, mais rejette leur qualification pénale, soutenant qu’elles ont été consenties.

Eaux troubles

Alors que le Président de la République était attendu ce 14 juillet sur les étapes, le calendrier et les projets des « 600 jours » qui le séparent de la fin du quinquennat, il a confirmé qu’il était un « marcheur », traçant son « chemin » (terme prononcé vingt fois). Où ce dernier mène-t-il exactement, nul ne le sait, pour l’heure.

Après l’allocution du 14 juin, particulièrement creuse et qui s’apparentait surtout à un « discours de candidat », le Chef de l’État devait rassurer sa majorité pour le moins morose, voire perdue, au lendemain des municipales. Il n’est pas certain qu’il y soit parvenu.

Faisant amende honorable – il devient d’ailleurs coutumier du fait –, il a évoqué la ou les « peurs » des Français, en les rapportant à la « crise de confiance » et en soulignant le « chaos » que nous avons traversé.

C’est surtout oublier qu’il en fut l’un des principaux contributeurs, voire l’instigateur.

Castex, portrait chinois

Un homme. De l’ombre. Des territoires. De la droite. De Sarkozy.

Tout est dit en ces quelques mots de présentation de Jean Castex, nouveau Premier ministre. Ou presque. Reprenons, détaillons et développons.

Un homme. Alors que les rumeurs planaient sur la nomination d’une femme à Matignon – et, notamment, de Florence Parly, femme issue de la gauche et actuelle Ministre des Armées –, c’est bien un homme qui y est une nouvelle fois nommé. L’ouverture à la parité à ce niveau n’a pas encore sonné et François Mitterrand restera, au moins pour quelques années encore, le seul Président de la République à avoir nommé une femme Premier ministre.

De l’ombre. Jean Castex n’est pas une figure politique de premier plan. Énarque (affecté à la Cour des comptes), ancien Secrétaire général adjoint de la Présidence de la République (comme Emmanuel Macron), « homme du déconfinement », il est une cheville administrative de l’État. Cela n’enlève rien au personnage et certainement pas un sens politique dont il est certainement doté, peut-être même davantage que le Président qu’il est appelé à servir.

Les yeux vers l’horizon

La Constitution décodée le soulignait il y a quelques jours : le premier tour des élections municipales symbolisait l’entrée dans la crise et le second tour pourrait en symboliser la sortie.

Pour mieux entrer dans, au moins, une nouvelle crise encore, aurait-il fallu ajouter.

L’abstention record d’hier (58,4%), lors d’un scrutin généralement plébiscité par les Français, confirme leur défiance croissante envers les institutions et envers la politique. D’autant plus qu’elle ne paraît pas s’expliquer seulement par la crainte du virus : s’il s’agit d’une cause majeure, elle ne fait pas l’unanimité et d’autres sont fortement avancées (l’élection ne changera rien à la vie quotidienne, aucune liste ne plaît, d’autres préoccupations, mécontentement général, etc.).

Gageons que, au moins à ce niveau, ce triste record sera passager et que le scrutin de 2026 permettra de le faire baisser. Ajoutons que s’il s’agit bien du taux le plus élevé lors d’une élection nationale, il n’est pas le plus important de tous les scrutins : les européennes de 2009 (59,39%) et, surtout, le référendum de 2000 (69,81%) avaient moins mobilisé.
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