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Champions !

Deux étoiles. Bravo les Bleus !

C’est d’abord une victoire. Une satisfaction. Une joie. Une euphorie.

C’est leur victoire qui devient notre victoire. Et satisfaction, joie et euphorie deviennent collectives et nationales.

C’est aussi un événement. Unique, ou presque. Rare, en tous les cas. Donc exceptionnel, pour tous. Car l’événement qui nous concerne tous : que l’on aime ou que l’on déteste le football, que l’on soutienne ou non l’équipe de France, que l’on ait passé son dimanche après-midi devant TF1 ou une autre chaîne, dans une fan-zone, ou à faire la sieste (ou à essayer de la faire…), à se promener dans les bois ou sur la plage, la victoire de la France à la Coupe du monde est celle d’une nation toute entière. Elle marque une génération, elle rappelle des souvenirs, elle suscite des vocations, elle nourrit de l’espoir.

L’exceptionnel événement sportif devient un événement national, sociologique, politique, économique, culturel.

Et La Constitution décodée se devait donc bien de le célébrer ! Ne serait-ce que parce que, évidemment, la joie collective est ici partagée, parce que « les Bleus » et leur sélectionneur doivent être félicités et remerciés d’avoir ainsi construit et mené un jeu les conduisant à la deuxième étoile.

Le sport est l’un des moteurs de la vie démocratique, économique et sociale d’une Nation

Mais aussi parce qu’il n’existe sans doute aucun autre événement, aujourd’hui, qui soit aussi largement fédérateur. Le peuple, dans toute sa diversité, son hétérogénéité et sa richesse se retrouve fraternellement uni dans la victoire. Peut-être d’ailleurs fallait-il voir un effet d’annonce dans la décision du Conseil constitutionnel du 6 juillet 2018, par laquelle il a reconnu l’existence du principe constitutionnel de fraternité, inscrit à l’article 2 de la Constitution…!

Plus sérieusement, sans en faire une récupération politique qui serait malheureuse, cette victoire des bleus peut servir une politique judicieuse.

Le sport, en général, est un enjeu politique essentiel. Il est générateur de pacte social et de solidarité. Il suscite fierté nationale et bonheur des ménages, d’où la tentation de le récupérer politiquement au moment des victoires. C’est généralement mal venu, car il est délicat de s’attribuer une victoire qui n’est pas personnelle et, surtout, cela demeure passager.

En revanche, le soutien politique ne saurait se limiter à la seule élite sportive, au plus haut niveau. C’est bien une politique du sport pour tous, à tous les niveaux, qu’il faut encourager et soutenir. Cela ne ferait que reprendre l’ambition que Pierre de Coubertin avait fini par porter.

Car le sport est l’un des moteurs de la vie démocratique, économique et sociale d’une Nation. Didier Deschamps – et ses joueurs – l’a bien compris, en concluant sa première réaction après la victoire par « Vive la République ! » et non « Vive la France ! ».

Facteur d’apprentissage, sur soi-même et sur les autres, il est un vecteur de solidarité et encourage le « vivre ensemble ». Par l’activité physique qu’il suppose, les objectifs qu’il impose et les résultats qu’il emporte, il a des conséquences sur l’épanouissement personnel et la santé de ceux qui le pratiquent. Il crée de l’activité économique, directement au profit des personnes en charge de son encadrement et indirectement pour toutes les activités annexes et connexes. D’ailleurs on ne peut que relever que toutes les grandes nations sportives (tous sports confondus) occupent une place importante dans l’économie mondiale.

Paris organisera les Jeux olympiques en 2024. En vue de cet événement sportif international et majeur, le Gouvernement doit mener une politique sportive qui soit aussi ambitieuse que l’événement lui-même. Il ne s’agit pas seulement d’en faire une réussite au plan de l’organisation, mais de permettre qu’après cette victoire à la Coupe du monde en 2018, la France et les Français trouvent dans le sport un complément bénéfique au progrès collectif et personnel. C’est ce qui contribuerait à faire vivre la République.

Pour cela, la communication ne suffira pas. Il faudra des moyens, d’abord financiers (dépassant les seuls gains promis par la FIFA au vainqueur). D’une part, une loi de programmation, permise par l’article 34 de la Constitution, serait bienvenue pour fixer le cadre financier non pas tant de l’organisation des Jeux, mais surtout du soutien à l’activité sportive pour tous. D’autre part, un renforcement du budget du ministère des sports, dans les prochaines lois de finances, paraît également indispensable.

Si la victoire de l’équipe de France à la Coupe du monde de 2018 pouvait y contribuer, ce serait encore une autre victoire. Et l’on continuerait d’entonner, tous en chœur, « On est les champions, on est les champions, on est, on est, on est les champions » !

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