Trois recours ont été déposés auprès du Conseil constitutionnel par les députés de la Nupes, ceux du RN et des sénateurs de gauche. Tous espèrent que les Sages se prononceront dans le sens d'une censure totale de la réforme des retraites.
Il s'agirait de la première fois qu'une réforme est engagée devant le Parlement avec autant de leviers pour le contraindre. Il reviendra alors au Conseil constitutionnel de juger si ces obstacles ont pu porter atteinte à la sincérité du débat parlementaire.
287 voix sont nécessaires pour faire tomber le gouvernement. Or, l’opposition à la réforme des retraites ne compte que 257 députés, issus de la Nupes, du Rassemblement National et du groupe Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoires (Liot). Ce sont donc 30 voix qui manquent et seuls Les Républicains pourraient les fournir. Jean-Philippe Derosier juge ainsi « peu probable » que la moitié du groupe LR, qui compte 61 membres, agisse en ce sens.
Si le gouvernement d’Elisabeth Borne n’est pas renversé par une motion de censure, le projet de loi de financement de la Sécurité sociale rectificative (PLFSS-R) pour 2023 contenant la réforme des retraites sera contrôlé par le Conseil constitutionnel.
Alors que le député Les Républicains Olivier Marleix aurait menacé d'exclure les membres de son groupe qui signeraient une motion de censure contre le gouvernement, Jean-Luc Mélenchon affirme que « le chantage à l'exclusion des députés est puni par la loi par de la prison ferme et des amendes lourdes ».