Dissolution : un an après

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Le 9 juin 2024, Emmanuel Macron annonçait la dissolution de l'Assemblée nationale au soir de la défaite électorale du camp présidentiel aux élections européennes de 2024. Un an plus tard, nous revenons sur cet événement qui aura marqué la Ve République. 

Le constitutionnaliste Jean-Philippe Derosier était alors l'invité du "8h30 franceinfo", vendredi 6 juin 2025 afin de répondre aux questions de Bérengère Bonte et Hadrien Bect sur l'impact de la dissolution annoncée par Emmanuel Macron en juin 2024, possibilité de voir l'Assemblée nationale de nouveau dissoute...

Pour ce dernier, Emmanuel Macron "abîme la fonction présidentielle depuis 2017""Emmanuel Macron fait énormément de mal aux institutions à partir du moment où il se croit absolument tout-puissant au prétexte qu'il a remporté l'élection", analyse le constitutionnaliste. Certes la Constitution confère au Président de la République de nombreuses prérogatives telles que le droit de dissolution ou encore les pleins pouvoirs (article 16à mais encore "faut-il le faire avec discernement".

Il précise que "En usant ces prérogatives, il n'a rien fait d'anticonstitutionnel, mais il a cumulé des pratiques, une façon de gouverner qui n'est pas celle voulue par les instigateurs de la Ve République", juge-t-il. "Ce qu'il a fait avec la réforme des retraites et la mobilisation de tous les leviers a fait énormément de mal aux institutions".

"Emmanuel Macron n'a pas négocié". Sur les retraites par exemple, "il a imposé une réforme comme s'il était majoritaire", or "en 2022, il a été démocratiquement élu mais politiquement battu, c’est-à-dire que sa majorité n'a pas été reconduite, elle a été largement affaiblie" et il "aurait dû en tirer les conséquences".

Pour le Professeur Derosier, "La dissolution me paraissait inévitable" au soir des élections européennes, "mais elle est la conséquence de tout un processus accumulé depuis 2017, conforté en 2022". Inévitable, "parce qu'au soir du 9 juin, on n'assiste pas à une défaite, mais à une déculottée à l'endroit du président de la République et de ce qui restait déjà de sa majorité". Pour le constitutionnaliste, "la dissolution était annoncée le 9 janvier", lorsqu'il décide de "limoger sa première ministre Elisabeth Borne, sans aucune raison". Une décision qu'il qualifie de "caprice du prince". "Il fallait une réponse politique" à ces élections européennes, et elle "ne pouvait être que la dissolution de l'Assemblée nationale ».

Retrouvez l'intégralité du 8.30 franceinfo du 06 juin 2025 en cliquant ici et les temps forts en cliquant ici.

 

Le Professeur Derosier fait également constater que même « si la vie politique française ne tourne pas actuellement selon un modèle classique, avec une majorité et des oppositions, la machine continue de fonctionner ».

Une nouvelle dissolution ne servirait à rien, selon le constitutionnaliste, pas même à renouer un lien entre le Président de la République et les français. 

 

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