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“Macron ne pourra pas gouverner comme il l’a fait pendant cinq ans”
Abstention record, explosion des votes blancs et nuls, lassitude face à la nécessité de faire barrage à l’extrême droite… La démocratie est-elle à bout de souffle ?
Dans un entretien donné au magazine Society, nous faisons le bilan sur l'élection présidentielle française de 2022.
Extrait : "En réalité, plus qu’avec de la verticalité, Emmanuel Macron a agi avec de l’écrasement. De Gaulle ou Mitterrand avaient cette verticalité aussi, mais elle était destinée à s’élever, tout en écoutant ce que disaient les autres, notamment les parlementaires. Macron, lui, s’est élevé pour écraser, en particulier l’Assemblée nationale, en faisant travailler les élus au pas de charge, jusqu’aux petites heures du matin sur un projet de loi, qu’on annonçait abandonner à 10h pour en faire un autre, pendant la crise sanitaire par exemple. Richard Ferrand tenait d’une main d’acier les députés LREM, à coups de menaces: ‘Tu ne seras pas reconduit dans ta circo’, ‘Tu n’auras pas les moyens de faire ceci, cela’, etc. Le Sénat, lui, a fait un tout autre travail, heureusement qu’il était là pendant ce quinquennat. À l’Assemblée, en revanche, les parlementaires n’ont pas fait leur boulot. Sauf quelques-uns, dont les députés de La France insoumise, qui ont jeté quelques cailloux dans la chaussure de l’exécutif. Mais ils n’étaient que 17 sur 577. Comme le disait à juste titre le constitutionnaliste Guy Carcassonne, les institutions ne sont pas forcément faibles, le Parlement n’est pas faible – même s’il est vrai qu’il pourrait être renforcé, ce qu’il manque, ce sont des parlementaires forts pour exercer leur compétence. Et c’était tout le sujet dans ce quinquennat."Retrouvez l'entretien complet sur le site du magazine Society.