Instabilité ministerielle : une crise de régime ?



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Neuf mois après Michel Barnier, c’est désormais François Bayrou qui se voit contraint de présenter la démission de son Gouvernement à Emmanuel Macron. Le Premier ministre n’a en effet pas su surmonter les difficultés liées à la configuration de l’Assemblée nationale, marquée par l’absence de majorité.

Cette carence de fait majoritaire, et plus largement l’instabilité ministérielle à laquelle la France est confrontée, soulèvent la question de la nature de la crise traversée. S’il paraît incontestable d’y voir une crise politique, qualifier la situation de crise de régime est plus discutable. Selon le Professeur Jean-Philippe Derosier, l’origine de cette crise réside moins dans les institutions de la Ve République que dans la figure d’Emmanuel Macron lui-même.

La sortie de crise ne pourrait donc intervenir qu’à son départ. Pour autant, le constitutionnaliste n’appelle pas à la démission du Président de la République mais suggère plutôt une dissolution, tout en reconnaissant que celle-ci ne suffirait pas à clarifier la situation.



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Selon Jean-Philippe Derosier, le rejet de la déclaration de politique générale de François Bayrou provoque une crise parlementaire, et non une crise de régime. Cette crise peut être surmontée grâce à la robustesse des institutions de la Ve République, conçues précisément pour fonctionner en l’absence de fait majoritaire. En revanche, si la crise devait se prolonger au-delà de la présidence d’Emmanuel Macron, elle pourrait alors, dans une certaine mesure, prendre la forme d’une crise de régime, puisqu’elle ne serait plus imputable à une personnalité politique particulière.



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Crédit photo : LP / Fred Dugit

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